Objectifs du module :

  • Apprendre les meilleures pratiques pour prévenir les fuites et violations de données dans un environnement Big Data.
  • Comprendre la gestion des données sensibles (PII, données financières) dans les pipelines de données.
  • Maîtriser les techniques de masquage et anonymisation pour protéger les données sensibles.

1. Meilleures pratiques pour prévenir les fuites et violations de données

a. Comprendre les risques de fuites de données

Fuites accidentelles et malveillantes :
Les fuites de données peuvent survenir à la suite de mauvaises configurations, de vulnérabilités non corrigées, d'attaques ciblées (vols de données), ou même par négligence humaine. Une attention particulière doit être portée aux pipelines de données où des informations sensibles circulent constamment.

Impact des fuites de données :
Les fuites peuvent entraîner des sanctions financières, la perte de la confiance des clients, ainsi que des conséquences juridiques pour les entreprises. Les industries comme la finance, la santé, ou les secteurs publics sont particulièrement vulnérables.

b. Meilleures pratiques de prévention des fuites de données

Implémenter le principe du moindre privilège :
Ne donner accès aux données sensibles qu’aux utilisateurs et systèmes qui en ont absolument besoin. Cela inclut la gestion stricte des autorisations d’accès et la mise en place d’un modèle basé sur les rôles (RBAC).

Segmentation des données :
Séparer les données critiques des données moins sensibles. Limiter les points d'accès directs aux bases contenant des informations personnelles ou financières.

Surveiller les accès aux données :
Mettre en place un système de monitoring qui surveille les accès anormaux ou suspects aux bases de données et aux pipelines ETL/ELT.

Formation et sensibilisation des équipes :
Assurer que les équipes techniques et non techniques soient sensibilisées à la sécurité des données, notamment par rapport aux risques de fuites par erreur (partage de fichiers non sécurisés, mauvaise manipulation).

2. Gestion des données sensibles (PII, données financières) dans les pipelines de données

a. Types de données sensibles à protéger

Données personnelles identifiables (PII) :
Les informations comme les noms, adresses, numéros de sécurité sociale, ou les adresses IP qui peuvent identifier directement ou indirectement une personne sont considérées comme des PII et nécessitent une protection accrue.

Données financières :
Les informations relatives aux comptes bancaires, cartes de crédit, transactions financières ou tout autre élément à caractère financier sont également hautement sensibles.

Données médicales :
Dans les secteurs de la santé, les dossiers médicaux (PHI), les résultats de tests et autres données liées à la santé sont protégés par des réglementations comme HIPAA.

b. Stratégies de gestion des données sensibles dans les pipelines de données

Chiffrement des données sensibles :
Il est essentiel de s’assurer que les données sensibles sont chiffrées, que ce soit au repos dans les bases de données ou en transit lors des transferts entre les systèmes. Utiliser des méthodes robustes telles que l’AES-256 pour le chiffrement des données.

Contrôle des accès basé sur des identités :
Utiliser des solutions de Gestion des Identités et des Accès (IAM) pour contrôler qui peut accéder aux données sensibles dans les pipelines ETL/ELT. Des politiques strictes doivent être appliquées pour les utilisateurs internes comme externes (ex : accès des partenaires ou des fournisseurs).

Masquage des données :
Masquer certaines informations sensibles dans les pipelines afin de limiter l'exposition des PII à des équipes ou à des processus qui n’ont pas besoin de les voir dans leur totalité.

3. Techniques de masquage et anonymisation des données

a. Masquage des données

Qu'est-ce que le masquage des données ?
Le masquage des données consiste à cacher ou obscurcir une partie d’une donnée sensible pour empêcher son identification, tout en conservant un format similaire. Cette technique est souvent utilisée lors des tests ou pour les bases de données en production.

Méthodes de masquage des données :

  • Masquage statique : Remplacer définitivement les données sensibles par des données fictives ou anonymisées dans une base de données.
  • Masquage dynamique : Appliquer des règles de masquage en temps réel lorsqu'un utilisateur accède aux données, sans modifier les données d'origine. Cela permet de protéger les informations tout en les rendant accessibles aux processus qui en ont besoin.

Exemples de masquage :
Masquer un numéro de carte de crédit en n’affichant que les quatre derniers chiffres (XXXX-XXXX-XXXX-1234) ou flouter une adresse email en masquant certaines lettres (j*@example.com**).

b. Anonymisation des données

Différence entre anonymisation et masquage :
Contrairement au masquage, qui cache les données sans les modifier définitivement, l'anonymisation rend les données totalement non identifiables de manière permanente. Elle est utilisée lorsqu’il n’est plus nécessaire de récupérer les informations d’origine.

Méthodes d’anonymisation :

  • Suppression des identifiants directs : Supprimer les champs comme les noms, adresses, ou numéros d’identification.
  • Ajout de bruit : Introduire des données aléatoires dans les enregistrements pour brouiller les informations sans affecter leur utilité analytique.
  • Agrégation des données : Grouper des informations individuelles dans des ensembles plus larges (par exemple, remplacer l'âge exact par une tranche d'âge).

c. Règlementations et anonymisation

Conformité RGPD :
L'anonymisation des données est recommandée par le RGPD pour limiter les risques en cas de fuite, car les données anonymisées ne sont plus considérées comme des données personnelles, ce qui réduit les obligations réglementaires.

Utilisation dans les environnements Big Data :
Dans des pipelines de données volumineux, les données anonymisées peuvent être utilisées pour réaliser des analyses tout en réduisant le risque d'exposition des informations personnelles.

Conclusion du module :

La prévention des fuites de données est essentielle dans les environnements Big Data. Ce module couvre les bonnes pratiques pour sécuriser les données sensibles dans les pipelines, les stratégies de gestion des PII et des données financières, ainsi que les techniques de masquage et d'anonymisation pour limiter l'exposition aux risques. En appliquant ces concepts, les Data Engineers peuvent réduire considérablement les risques de fuites ou violations des données.

Formateur

Bertrand LECLERCQ

Consultant DevSecOps & Data Engineer


Avec 25 ans d'expérience dans le développement logiciel et une certification en Data Engineering de l'École des Mines Paris - PSL, je suis passionné par la cybersécurité, le big data et le DevOps. J'aime partager mes connaissances et aider la communauté à renforcer sa posture de sécurité.

J'ai créé une base de vulnérabilités librement accessible et je me forme en continu sur des plateformes comme TryHackMe. Mon objectif ? Démocratiser la cybersécurité et permettre à chacun de mieux comprendre les enjeux.

J'ai une solide expertise dans la conception et le déploiement de solutions sécurisées, ainsi qu'une expérience éprouvée dans la gestion de projets complexes. Maîtrisant un large éventail de technologies (Python, Go, Java, Docker, Kubernetes, etc.), je suis convaincu que la sécurité doit être intégrée dès le début du cycle de développement.

Le projet NoHackMe vous permet d'effectuer une veille Cyber, vous permet de découvrir le monde de la Cybersécurité ainsi qu'une section formation Cyber

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